3. Coupe à blanc

Photo: Acadienouvelle

Après l’épandage du glyphosate, l’autre danger pour la forêt acadienne est la coupe à blanc. Cette dernière change non seulement la structure de la forêt acadienne mixte en forêt boréale, mais aussi rend la forêt vulnérable par rapport à des perturbations comme l’incendie, les insectes et le vent. La forêt acadienne se caractérise par une grande diversité végétale et la présence d’une quarantaine d’espèces d’arbres. Cette diversité se transforme progressivement en une énorme plantation standardisée selon les besoins des compagnies. Ainsi, la suppression des feuillus par les herbicides et la monoculture font disparaître les éléments nutritifs, épuisent les sols, perturbent l’équilibre naturel des écosystèmes et détruisent les habitats de nombreux êtres vivants.

La coupe à blanc a également des effets néfastes sur les activités récréatives et sociales des usagers qui se servent de la forêt acadienne pour pratiquer des activités en nature, tels les randonneurs, les chasseurs et pêcheurs récréatifs, les photographes et le mouvement de Scout par exemple. Avec la pratique intensive de coupe à blanc, l’essence et la définition même de la forêt acadienne se perdent en Acadie. L’identité de cette grande écorégion forestière s’est même vue modifiée il y a quelques années pour se nommer désormais « New England/Acadian forests ».

Avec plus de 80 pour cent de la forêt acadienne mixte disparue sur le territoire des provinces Maritimes, il sera difficile de garantir la continuité à grande échelle de l’écosystème de la forêt acadienne pour les générations à venir sans mesures tangibles pour lui venir en aide. Parmi les provinces Maritimes, la Nouvelle-Écosse a réduit la coupe a blanc de 50% depuis 2011. Ce n’est toujours pas le cas au Nouveau-Brunswick alors que l’Île-du-Prince-Édouard ne dispose que très peu de grandes surfaces témoignant de sa forêt acadienne ancienne.

Solutions pour régler le problème

  • Éliminer la coupe la coupe à blanc sur les terres publiques du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, comme c’est le cas au Québec depuis plus de 20 ans.
  • Développer des stratégies, de consoeur avec l’industrie, le milieu académique et le milieu environnemental pour permettre à l’écosystème de la forêt acadienne d’être progressivement restauré dans les régions acadiennes et dans les provinces Maritimes.